Portrait d’associé – Frantz Rein

PORTRAIT D’ASSOCIÉ #6

Frantz Rein

FRANTZ REIN, entrepreneur, Vienne.

Photographe (Territoires Photo & Graphic).

_

Peux-tu nous parler de ton métier ? Quel a été ton parcours ?

Je fais ce que j’ai toujours voulu faire, mais avec une grosse interruption au milieu de mon parcours.

J’ai toujours fait de la photo depuis tout gamin, j’ai toujours eu un appareil photo entre les mains. Je n’étais pas très assidu à l’école, je m’ennuyais profondément en cours. Un copain est rentré dans une école de photo et je me suis dit « c’est ça que je veux faire ».

J’ai fait mes deux années d’école, j’étais super content. A la sortie, j’ai travaillé quelques temps dans un studio en tant qu’assistant. Je m’occupais des éclairages, des préparatifs, des développements des plans films. C’était une très bonne école pour apprendre les ficelles de la photo de studio.

Parallèlement à ça, j’avais un ami qui faisait de la photo de mode, je suis allé avec lui dans plusieurs défilés. J’ai eu la chance de pouvoir vendre quelques photos au Figaro Madame. J’avais 18 ans et vraiment envie d’avoir ma voiture, mon permis, mon appartement, ce petit job d’assistant ne suffisait pas. Je suis donc rentré par hasard dans une petite agence de communication en région parisienne. J’ai travaillé dans cette entreprise pendant trois ans. Puis j’ai eu envie de quitter Paris.

J’ai ensuite trouvé un job de monteur de film chez un sérigraphe à Angoulême, mais ça n’a pas duré très longtemps et finalement la vie parisienne me manquait un peu. J’ai recontacté l’entreprise dans laquelle j’avais travaillé à Paris et quelques mois après, ils m’ont dit « aujourd’hui, il existe un nouveau métier, ça s’appelle la PAO, c’est de la mise en page réalisée avec un ordinateur… ». Je me suis dit que c’était l’occasion de compléter mon parcours professionnel.

Les hasards de la vie m’ont fait à nouveau quitter Paris, je suis revenu dans la région et j’ai travaillé en free-lance. Plus tard, j’ai retrouvé un poste dans une imprimerie à Poitiers en tant que responsable pré-presse et ai eu pour mission de mettre en place un flux de production sécurisé et d’intégrer un CTP (machine permettant de graver directement les plaques sans passer par une intervention manuelle). J’y suis resté une dizaine d’années mais je regrettais mon indépendance et je souhaitais revenir vers mon premier métier : la photo.

J’ai donc créé mon entreprise et quitté l’imprimerie. L’idée de départ, c’était de travailler pour des photographes, de faire du tirage grand format, de faire de l’édition de cartes postales, d’imprimer des livres. Au bout d’une dizaine d’années, l’activité devenait difficile, on était toujours sur la corde raide, on a décidé d’arrêter afin de ne pas s’endetter.

J’avais quand même des clients et du travail, j’ai donc cherché une façon de continuer mon activité mais avec un statut de salarié. C’est comme ça que suis arrivé chez Consortium Coopérative.

A ce jour, je continue à avoir les deux activités, la mise en page et l’impression ainsi que la photo. Il m’est venu l’idée d’apporter chez les gens l’ensemble des services que l’on trouve dans un magasin de photo : je réalise donc des photos d’identité, tirages, numérisation de films et cassettes vidéo, restauration de photos anciennes…

Je fais de moins en moins de travaux d’impression et ma vie professionnelle s’oriente de plus en plus vers la photo.

Pourquoi as-tu choisi de rejoindre Consortium Coopérative ?

Je ne voulais plus être salarié dans une entreprise standard et je voulais vraiment garder cette liberté, mais pas tout seul en indépendant : trop peu d’échange, il faut être au four et au moulin, gérer la partie administrative…

L’avantage de Consortium Coopérative, c’est que ça permettait de compenser tout ça, de pouvoir bénéficier d’une équipe d’appui qui est toujours là en cas besoin. Cela me permet de consacrer vraiment tout mon temps à mon métier et pas à des tâches administratives.

Il y a un côté humain, le lieu extraordinaire (Les Usines), les contacts que j’ai pu voir avec Christine, Julie et David [membres de l’équipe d’appui] ont fait que j’ai préféré venir travailler chez Consortium Coopérative plutôt que d’aller dans une structure de portage salarial traditionnelle, complètement anonyme où je ne serai qu’une personne qui apporte du chiffre d’affaires.

Chez Consortium Coopérative, il y a un fil conducteur au travers de la culture et de l’image. Nous sommes plusieurs photographes ici, il y a plusieurs infographistes.

Même si nous n’avons pas tous le même métier, c’est ça qui me plaît bien.

Comment définirais-tu le terme de coopération ?

Alors je le découvre un peu. C’était pas forcément dans mon état d’esprit au départ. Ce que je trouve de chouette dans le côté coopératif, c’est que j’ai eu l’occasion de travailler avec une coopératrice, Marion Valière Loudiyi (Agence Zébrelle), qui m’a dit un jour : « j’ai un boulot, je peux pas être partout est-ce que ça t’intéresse de venir le faire avec moi ? ». C’est une prestation que nous avons réalisée ensemble alors que nous nous connaissions peu et j’ai trouvé cette collaboration très sympa et hyper enrichissante.

Le projet du Plongeoir, où chacun investit de son temps, de son énergie, de son souffle, au travers d’un même sujet ou d’un même objectif, ça me plaît bien.

On a l’impression de travailler dans la même entreprise même si l’on ne vit pas forcément les mêmes choses. Par contre, on est tous investis de la même façon. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice en fonction de ce qu’il peut faire ou ce qu’il a envie de faire. Et ça, c’est un truc qui me plaît bien parce que tu peux le faire tout en gardant ton autonomie.

Ça représente quoi pour toi d’être associé dans une coopérative ?

Pouvoir participer – indépendamment de ton activité – à la vie de l’entreprise ou aux décisions de l’entreprise, c’est quelque chose qui m’a toujours plu. Sinon, je n’aurais jamais été entrepreneur.

Comment tu vois l’avenir ?

J’aimerais bien rester chez Consortium Coopérative. C’est bizarre à dire, mais je suis sur la deuxième partie de ma carrière. Je ne suis plus dans l’état d’esprit de me dire « je vais me remonter les manches et je vais tout casser ». Aujourd’hui, je souhaite travailler sereinement et même si ce n’est pas toujours simple, Consortium Coopérative m’aide à travailler dans de bonnes conditions.

Qu’est-ce que tu pourrais souhaiter à la coopérative pour le futur ?

Qu’elle s’agrandisse et qu’elle fasse des petits dans les autres régions ou dans la nôtre. Pour porter plus de projets qu’elle ne le fait. Elle commence à avoir un rayonnement sympa dans la région. Qu’elle puisse continuer de grossir, d’évoluer et de permettre à des gens de bosser, de faire les trucs dont ils rêvent avec calme et sérénité.

_

Entretien réalisé au cours de l’été 2021, par Zoé Moreau.
_

Retrouvez les autres portraits d’associés sur cette page : cliquez ici.