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Portrait d’associée – Amélie Ramblière

PORTRAIT D’ASSOCIÉE #1

Amélie Ramblière

AMÉLIE RAMBLIÈRE, entrepreneure, Charente-Maritime.

Chargée d’administration pour des structures culturelles (Côté Coulisses).

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Peux-tu nous parler de ton activité ? Quel a été ton parcours ?

J’ai commencé comme chargée d’administration pour plusieurs compagnies dans le domaine du spectacle vivant. Et suite à des demandes, j’ai élargi mon secteur d’activité aux domaines de l’animation et de l’audiovisuel.

Mon activité principale est de proposer un service de paie pour des structures qui n’ont pas le temps ou les compétences pour le faire. Je propose aussi des services autour de la gestion financière, des demandes de subventions… J’essaye de proposer un panel de services assez complet en matière d’administratif pour les petites structures.

C’était quelque chose que je faisais déjà avant d’arriver à Consortium Coopérative, mais pour une association en tant que salariée à temps plein. La structure a perdu pas mal de financements et a dû réduire mon poste à 60%.

Et comme j’aime ce que je fais et que je sentais bien qu’il y avait des besoins, pour des petites structures que je connaissais, j’ai lancé quelque chose qui pourrait dépanner les gens autour de moi. Aujourd’hui « Côté Coulisses » a une trentaine de clients, c’est plus que du dépannage !

Ma principale difficulté avant de me lancer a été de déterminer sous quel statut proposer ses services. Je ne voulais pas devenir intermittente parce que mon conjoint l’est déjà et je savais que c’était compliqué. En plus, un métier purement administratif, ça ne se justifie pas en intermittence du spectacle. Je ne voulais pas devenir auto-entrepreneure parce que le RSI me faisait un peu peur.

J’ai donc cherché quel autre statut pourrait être adapté. J’avais commencé à mettre une association en place et puis ça s’est révélé plus compliqué que prévu. J’ai rencontré Christine Graval [chargée d’accompagnement de la coopérative] lors d’une information collective et là ça a fait « tilt », je me suis dit que c’était ce qu’il me fallait comme statut.

Ton rapport à l’entrepreneuriat a-t-il évolué depuis que tu as rejoint Consortium Coopérative ? 

Oui, ce n’est pas si compliqué que ça. Pour moi qui viens du milieu associatif – qui rime souvent avec collectif – le mot « entrepreneuriat » me faisait un peu peur. L’idée de devoir tout gérer seule m’inquiétait. Aujourd’hui, je suis plus à l’aise dans mes baskets avec cette idée.

Je ne dis pas que je serais prête à monter une entreprise demain non plus, mais je me sens quand même plus à l’aise avec ce type d’entité, grâce à l’accompagnement dont j’ai pu bénéficier au sein de Consortium Coopérative et les échanges que j’ai pu avoir avec les autres entrepreneurs.

Qu’est-ce que Consortium Coopérative t’a apporté au niveau professionnel comme personnel ?

Au niveau personnel cela m’a bien fait évoluer : me sentir un peu plus forte, pouvoir me lancer dans une activité toute seule, être responsable de sa propre activité. C’est à moi de prendre les décisions, c’est à moi de réfléchir aux tarifs que je propose…

Au niveau professionnel c’est assez paradoxal parce que je fais des paies pour les autres, mais je ne fais pas mes propres paies.

Il n’y a pas très longtemps j’ai eu un souci avec un client. C’était agréable de pouvoir en discuter avec d’autres et dire « comment on fait là ? ». C’était plutôt chouette de ne pas être toute seule.

Pour les tarifs, l’équipe d’appui de la coopérative m’a un peu boostée parce que j’avais un peu tendance à me sous-vendre. J’ai toujours travaillé dans le milieu associatif donc la fibre commerciale je ne l’ai pas trop. Je pensais que ça allait coincer avec mes clients, mais non parce qu’ils ont conscience du boulot que je fais.

Tu arrives à vivre de ton activité ?

Alors je suis toujours salariée dans la structure où j’étais avant, donc je cumule les deux. En cumulant les deux oui, très bien.

Mais là, ça fait deux ans que je me pose la question : « Est ce que je continue mon activité salariée ou pas ? ». Ma réflexion a été un peu freinée parce que j’ai fait un burn-out en début d’année,  mais je crois que c’est un signe. Depuis janvier 2021, on est deux maintenant sur l’activité, ce qui me permet de tempérer un peu et de pouvoir enfin avancer dans ma réflexion.

Que signifie pour toi le terme de « coopération » ?

C’est travailler ensemble à l’émergence d’un projet, à sa mise en œuvre avec les compétences de chacun dans l’objectif d’avancer tous ensemble.

Que dirais-tu as une personne qui hésiterait à se lancer en CAE ?

Que c’est vraiment très confortable de pouvoir lancer une activité indépendante en étant accompagné administrativement, économiquement, juridiquement et en minimisant les risques liés à l’entrepreneuriat.

Que devenir ou rester salarié du secteur privé dans ces conditions-là n’a pas de prix : quand je suis tombée enceinte, j’ai eu la chance que mon congé maternité soit bien couvert car j’étais salariée de deux structures dont Consortium Coopérative. Si j’avais été intermittente ou micro-entrepreneure, je n’aurais pas été aussi bien couverte.

Enfin, que c’est idéal pour étoffer son réseau professionnel et s’investir dans de nouveaux projets.

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Entretien réalisé au cours de l’été 2021, par Zoé Moreau.
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